survivor

♡ Take me to the garden of your ecstasy

abigail prewet, quatre ans.Quelque chose clochait chez Mathilde. Abigail le savait, son père et sa mère lui avaient longuement expliquer. Sa soeur de dix-huit mois sa cadette ne serait plus jamais la même qu'auparavant. Elle ne pourrait plus jamais jouée à la barbie avec elle. Abigail se consolait en se disant qu'heureusement, Alice, serait là pour ça. Sa grande soeur jouerait avec elle. Gail ne comprenait pas spécialement ce qui s'était passé avec Mathilde, elle répétait simplement machinalement ce que tout le monde disait ; « Mathilde est tombée dans la piscine, c'est pour ça que maintenant, elle est dans une fauteuil roulant. » La petite fille de quatre ans ne comprenait pas la lourdeur de ses mots. Quelques semaines auparavant, un tragique accident avait conduit la famille Prewet dans une avenue que personne n'avait envisager. Mathilde, cette petite fille presque trois ans avait fuit la vigileance de maman. Ça n'avait pris que quelques minutes avant que toute la famille retrouve le bambin au fond de la piscine. Un miracle, peut-être, mais lorque le père ressortie l'enfant de l'eau et lui fit le bouche-à-bouche, l'eau sortie et elle respira. Malheureusement, les dommages cérébraux avaient déjà fait des ravages. Mathilde se retrouverait donc, pour le restant de ses jours, dans un état cérébraux-végétatif. La vie de toute la famille se transforma pour ne tourner qu'autour de Mathilde et ses besoins. Laissant, involontairement, Abigail et Alice libres d'elles-mêmes.

abigail prewet, neuf ans. Assise à la table, l'enfant écoutait attentivement les aventures de sa grande soeur Alice au collège. Une fourchette à la main, la bouche ouverte, elle n'arrivait pas à porter sa bouchée à sa bouche tellement l'histoire était captivante. « Et c'est à ce moment que... » Un bruit de beuglement mit fin à l'histoire que racontait l'aînée des Prewet. C'était Mathilde, encore. Abigail soupira de découragement. « Désolé ma chérie, ta soeur à besoin de moi. » Le père se leva et alla prendre soin de Mathilde qui était assise devant la télévision. C'était la routine habituelle depuis que la mère des filles avait fini par s'enlever la vie, incapable de se pardonner de l'état de sa dernière née. Alice et Abigail se retrouvèrent donc seules à table pour finir le repas. Lorsque Mathilde faisait une crise ça pouvait prendre pas mal de temps avant qu'elle se calme. Le repas se termina dans un silence lourd, de toute manière, le coeur d'Abigail se remplissait de colère et l'histoire, même fascinante, qu'Alice racontait ne l'intéressait plus.

abigail prewet, treize ans. « Non, Alice, me laisse pas toute seule avec eux ! Merde ! » Ronchonna l'adolescente, assise sur le lit de sa grande soeur qui partait pour l'Université. « Gail, tu le sais que je dois partir Fait pas l'enfant. » Abigail ne partageait pas du tout le même avis que son aînée. Elle avait le choix, elle aurait pu choisir d'être à l'Université de la région, mais non, madame avait décidée d'étudier dans une prestigieuse Université. « C'est pour ça que tu as postulée pour l'Université la plus loin de la famille. Ça va, j'te comprends. Moi aussi j'aurais fuis Mathilde. » Alice lança un regard remplis de reproches sur sa soeur. «  Ne dit pas quelque chose d'horrible comme ça, Abigail !  » L'adolescente poussa un jurons et sortit de la chambre de sa soeur en claquant la porte. Abigail passa devant sa soeur Mathilde, qui comme toujours, fixait la télévision sans réellement la regarder. L'on aurait pu croire qu'en vieillissant Abigail copmrendrait mieux la situation, mais sa colère envers sa soeur était de plus en plus grande. Sa soeur avait complètement gâchée sa vie. Sa mère s'était d'abord suicidée, n'ayant jamais pu se sortir de sa dépression sévère. Mathilde lui avait enlever la chance de connaître sa mère. Peu de temps après le suicide sa mère, son père retomba amoureux. Aujourd'hui, Abigail croyait dur comme fer que son père devait au préalable entrenir une relation avec sa belle-mère. On ne se met pas en couple huit mois après l'enterrement de sa femme. Abigail vivait beaucoup de ressentiment envers sa famille. Tout le monde ne regardait qu'Alice, cette brillante élève admis à Princeton, ou Mathilde, cette détestable enfant qui aurait dû mourir. Personne ne se souciait d'elle, personne.

abigail prewet, seize ans. « Abi, tu sèches ? » Une adolescente de quinze ans s'arrêta devant Abigail. La brune haussa simplement les épaules, pris une inspiration de sa cigarette avant de la jeter au sol, ignora complètement son ancienne meilleure amie Elisabeth. La rouquine regarda son amie s'éloignée d'elle, le coeur gros. Elle aurait aimée pouvoir contenir la rage qui l'habitait. Abigail avança vers l'extérieur de la cours, là où son merveilleux petit ami Jarod l'attendait. Abigail accéléra le pas, le coeur en pamoisons devant lui. Jarod était beau, Jarod était unique et il était rebel. Le garçon se tenait assis sur son capot de voiture, un peu à la vieille époque. C'est ce qui la faisait complètement fondre. Le côté mauvais garçon de son petit ami la rendait complètement folle... et influençable. Elle acceptait absolument tout venant de lui. « Salut bébé.  » Elle s'avança pour l'embrasser, mais le garçon la repoussa avec un léger dégoût au visage. « Je t'ai déjà dit de m'appeler Jarod en public. Je ne veux pas que le monde sache que... enfin, que je baise la soeur de l'handicapée ! » Abigail afficha un mince sourire, la haine envers Mathilde augmenta. Encore une fois, comme toujours, sa soeur venait lui pourrir l'existence. Plus que jamais, Abigail aurait voulu la voir morte. « T'es prête ?  » À son tour il lança une cigarette en direction de Gail, évidemment la jeune femme se dit que c'était involontaire, que c'était simplement le vent qui l'avait envoyer dans sa direction. Jamais Jarod n'aurait été volontairement cruel envers elle. Elle embarqua dans la voiture qui démarra avant même qu'elle ne soit attachée. Cette vie de rebelle la remplissait de joie. Enfin, quelqu'un s'intéressait à elle. Tout le monde la regardait, tout le monde lui parlait. Enfin.

abigail prewet, dix-huit ans. Cela faisait maintenant trois ans qu'Abigail sortait avec Jarod. Il refusait encore qu'ils s'affichent publiquement ensemble. Abigail acceptait la situation, de toute manière, elle n'allait plus en cours et se fichait éperdument de rester au lit avec Jarod. Elle aimait se sentir désirée et Jarod adorait lui faire l'amour. Bien que parfois elle ne voulait pas, elle finissait toujours pas accepter. Elle n'aurait pas voulu que Jarod ait voir ailleurs. Il lui faisait souvent sentir, d'ailleurs, qu'elle était remplaçable. Abigail aimait croire qu'il faisait ça simplement pour lui faire réalisé la chance qu'elle avait qu'il soit avec elle. Jarod était beau avec ses longs cheveux noirs et ses yeux bleus comme l'acier. « Ma belle, j'ai une proposition à te faire. » Il lui caressa la poitrine, elle ne pouvait jamais rien lui refuser lorsqu'il se montrait tendre à son égard. « Tout ce que tu veux, mon amour. » Elle ne remarqua pas le frisson de dégoût qui traversa le corps de Jarod à cet instant. « J'ai des potes qui viennent en ville, aujourd'hui... J'ai pensée que tu pourrais enfin... me faire une faveur. J'ai toujours voulu te voir te faire mettre par d'autre. Ça me ferait très plaisir. » Il l'embrassa dans le cou. Pour la première fois depuis le début de sa relation toxique, son coeur cessa de battre. Il voulait qu'elle s'envoie en l'air sous ses yeux avec un autre garçon ? « Tu vas voir, ils sont plutôt mignons. » ''Ils'' ? Abigail rigola nerveusement. « Tu m'laisses y réfléchir ? » Jarod se recula brusquement, du revers de la main il lui fichu une baffe. Ce n'était pas la première fois qu'il levait la main sur elle. Abigail baissa le regard, le coeur lourd. « Écoute, c'est soit que tu fais ça, soit que je te retourne chez vous. T'as le choix. Tout se paie dans la vie, fille ! » Jarod se leva, enfila un slip et se tourna vers une Abigail complètement nue, ne sachant plus trop quoi pensée. « J'ai de grandes ambitions pour tous les deux, ne me déçoit pas. »

abigail prewet, vingt ans. Elle se souviendrait toujours de la première fois qu'elle donna son corps à un autre que Jarod. Ça avait le soir de la fameuse baffe sur le visage. Abigail n'avait pas pu se montrer solide, elle avait accepter, se jurant qu'il s'agissait de l'unique fois qu'elle le ferait. Malheureusement, c'était mal connaître Jarod. Ce garçon un peu rebel qu'elle avait rencontrée à l'âge de quinze ans s'était donner comme ambition de devenir un gérant d'un réseau de prostitution. Il disait, il répétait sans arrêt, qu'elle serait la vedette de son réseau. Pendant deux longues années, Abigail voyagea un peu partout aux États-Unis, elle se tenait toujours fièrement au côté de Jarod. Malgré tout, son amour pour lui était palpable, sincère et plus fort que tout. Elle était convaincue qu'il reviendrait un jour à la raison. Elle en rêvait, elle rêvait qu'un jour tout ceci soit derrière eux, qu'ils s'épousent et aient une belle famille. Jarod lui, plus le temps filait, plus il se fichait éperdument d'Abigail. Puis un jour, alors que tout allait devenir vrai, officiel... il ne lui restait qu'une étape à faire. Jarod l'avait bien mise en garde. Elle ne devait pas tout faire ratée, il allait lui faire payer de sa propre vie si elle foutait tout en l'air. Sa mission ? Elle devait séduire un client important d'un réseau encore plus important de prostitution. Il lui apporterait plusieurs clients. Le plan s'étalait sur plusieurs mois, il s'en fichait. L'aboutissement se devait simplement de devenir important. Abigail ne saura jamais réellement ce qui lui à pris, mais le jour où elle devait se rendre au rendez-vous, un élan de conscience la submergea. Cela faisait presque cinq ans qu'elle n'avait pas vue sa famille. Alice était-elle mariée ? Avait-elle des enfants ? Si oui, connaissait-il son existence ? Son père ruminait-il dans son coin ? Mathilde, qu'était devenue Mathilde ? Cette soeur qui, involontairement, l'avait conduit jusque dans sa situation actuelle, cette soeur qu'elle avait tant détestée... Abigail décida simplement, ce jour-là, qu'elle méritait de vivre. Son amour pour Jarod ne le sauverait jamais, mallheureusement. Abigail se rendit simplement dans un poste de police et déballa toutes les magouilles. Tout ce qu'elle savait, elle le dénonça à la police. Ils se trouvaient alors en Californie. Le soir-même, Abigail était dans un avion en direction de Machias, elle rentrait à la maison.

abigail prewet, vingt-deux ans. Élisabeth entra dans l'appartement de son amie d'enfance. Cela faisait déjà deux ans maintenant qu'Abigail était rentrée au bercail. Cela faisait deux ans qu'elle soutenait son amie dans sa thérapie d'acceptation de soi, de sa vie, de son passé. « Bon, allez, nous sortons ! C'est maintenant que ça se passe. Jarod est derrière les barreaux pour un sacré moment et tu fais assez ta mère Thérésa. Aujourd'hui, on sort ! » s'exclama joyeusement Élisabeth. Abigail décrocha un sourire sincère, son amie lui avait sauver la vie. C'était elle qu'elle avait téléphoner lorsqu'elle était rentrée à Machias. C'est elle qui lui appris que son père, sa belle-mère et Mathilde avaient déménagés. Ils ne souhaitaient toujours pas reprendre contact avec elle, la croyant toujours toxique. Alice était venue la voir une fois, mais sa grande soeur s'était convertie à une religion plutôt sectaire et ne souhaitait pas voir sa soeur dans sa vie. Abigail savait qu'elle avait deux neveux. C'est tout ce qu'elle savait sur sa famille, au fond, ça faisait son affaire. Elle voulait refaire sa vie et être auprès de gens qui l'avaient, tout au long de sa vie, mit de côté... Ce soir-là, Abigial se prépara le coeur léger. Sa vie allait bien depuis un bon moment. Elle était de retour depuis quelques mois sur les banc d'école, elle obtiendrait son diplôme sous peu. Elle travaillait avec conviction dans une charmante animalerie. Sa vie s'annonçait belle, elle avait confiance...