⚓ feeling good.

(Lyall, Stewart)
≈ sleep in peace when day is done. ≈
© rosecutietyler, nina simone.

nom complet • Lyall, Stewart. âge, date de naissance • Il a trente-quatre ans et n'a encore jamais mis un pied dans un salon de thé ou dormi dans une tente - en contrepartie, il sait réciter l'alphabet à l'envers. C'est le vingt-deux janvier que tombe son anniversaire. origines et nationalité • Citoyen américain. La Saint-Patrick s'arrose chaque année chez ses aïeuls irlandais. job, études • Longtemps, il a servi de matelot sur un navire marchand, aujourd'hui il manœuvre sur son propre bateau, d'une côte à l'autre comme pêcheur. statut civil • Objecteur des coïts sans lendemain, Stewart associe son statut de célibataire à l'abstinence - en attristant quelques unes. Contrairement au mythe, il ne possède pas une femme dans chaque port. statut familial • Orphelin, il a perdu ses parents il y a quinze ans, dans un accident de voiture. Cara, de sept ans sa cadette. Pour elle, il cherche à atteindre les astres. Grâce à elle, il pense toujours au pluriel. statut financier • $$$$$$. parfum • L'odeur de la lavande, il en cueille à chaque saison. expression favorite • C'est pas faux. rêves d'enfants • Parcourir les mers. les choses à faire avant de mourir • Le tour du monde, embrasser Penelope Cruz, dormir nu, dormir nu avec Penelope Cruz, atteindre soixante-dix ans sans porter de dentier, manger chinois. durée moyenne de sommeil • Entre six et huit heures, ni plus, ni moins d'ailleurs. cauchemars • La peur de l'abandon, aussi minime soit-elle, elle squatte ses chimères à tour de rôle avec les serpents. attrape-rêves • La photo d'une playmate, scotchée sur la porte de sa cabine. traits de caractère • Observateur, droit, têtu, immuable, calme, évasif, cartésien, provocant, sceptique, surprenant, facétieux. groupe • Cherry blossom.

♡ If we make it out alive from the depths of the sea
Il s'adonne rarement au tango avec la retenue et aime la dérision jusqu'à en devenir vexant. Un tantinet persifleur, il provoque et intervient sans gêne dans les moments les plus inadaptés. = C'est aussi un homme de confiance, relativement fidèle à ses serments et attentif aux souhaits de ses proches. = La crainte de l'abandon le talonne. Presque imperceptible, elle se cache derrière l'assurance patente du marin et installe le paradoxe. = Peu adepte du smartphone, il s'en sert uniquement pour appeler. = Ne possède ni voiture, ni bicyclette, ni patins à roulettes, mais uniquement un bateau. Lorsqu'il met pied à terre, il emprunte essentiellement les transports en commun. = La plupart des matelots se terrent sous des couettes dissimulant l'adultère, rêvant de sirènes et de lanternes rouges. Lui, non. = Il n'est pas sujet aux crises de nerfs ou aux sautes d'humeur. Les plombs qui pètent, très peu pour lui. = Outre sa langue natale et un vocabulaire italien issu du top cinquante, Stewart parle français comme une vache espagnole et baragouine deux ou trois rudiments en polonais. = Sa culture du septième art relève du nul. = S'estime heureux lorsqu'il complète trois faces d'un rubik's cube en moins de 24 heures.

pseudo, prénom • Kyles. âge, pays • En proie à la ménopause, 27 ans. avis sur le forum • Le cadre (la ville), les rêves (le contexte), du premier choix. type de personnage • Inventé. avatar • Colin O'Donoghue. dédicace & autre • Les carottes sont cuites.

♡ Take me to the garden of your ecstasy

it's a new dawn it's a new day it's a new life.
© winterfellsorrow, nina simone.

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2001
La houle chahute le sommeil des nouveaux matelots. Onze jours à bord et quatre nuits à restituer son repas aux poissons. L'hymne des vieux loups de mer anime le pont humide. Il injure son estomac, trop vulnérable entre deux déferlantes. Le contremaître s'essuie le front, teintant son mouchoir de suie en criant ses ordres. Son haleine rappelle la pipe à eau et l'alcool. Chaque mot qu'il expire, incommode la perception olfactive du jeune marin. La tête par-dessus la main-courante, l'horizon se musse sous la nuit. Les heures s'estompent et les lumières cosmopolites apparaissent. Machias se dessine, scintille. Il accoste, un baluchon à la main. La nausée se maintient à son ventre. Il a ce nœud qui persiste, qui lui tient compagnie jusqu'au bercail. Sa tante l'accueille, annonciatrice de la mort accidentelle de ses parents. C'est dit. Sitôt, l'illusion se peint en cauchemar. La tristesse l'encercle, le bâillonne de la tête aux pieds. Il a mal, où ? Il ne sait dire. La douleur se meut, il la sent à travers ses os. Il s'immobilise. Non. Non. Non. Il n'y croit pas, Stewart. Il recule d'un, deux, trois, six pas ou plus. Son dos se heurte à un mur. Il a les yeux qui se noient, luisent d'une conscience qu'il peine à prendre. Il se ramasse au sol, tombe lourdement, se tape la chute en continu. Les tympans s'assourdissent, il n'entend plus rien. « Cara, où est-elle ? Où est ma sœur ? » Crie-t-il. Une vile frayeur s'incorpore au lot de ses émotions. Où est-elle, Cara ? Il ressasse la question dans tous les sens. La beugle aux oreilles de sa tante qui lui montre l'escalier. Ni une, ni deux, il rapplique sur le pallier, toque et entrouvre la porte. « Cara. » Une boule se terre dans la jugulaire. Le cœur s'ankylose sous l'œil larmoyant de sa sœur. Elle accourt dans ses bras - en pleur, elle aussi. « Est-ce que tu sais - toi, quelle arme brise la tristesse ? » Il se retrouve dans l'impuissance la plus totale. Incapable de lui apporter l'espoir qu'elle recherche dans sa question. « Non. » Cara redresse la tête. « Ne m'abandonne plus. » Ses rêves se remettent à plus tard, s'ajournent aux six printemps suivants. Le temps qu'elle s'entiche à son tour d'une ambition. « Promis. » Le desideratum de sa sœur l'emporte sur ses propres projets. Il n'a pas le droit de l'abandonner pour une quelconque faim d'exotisme. Non, il n'a pas le droit.

⚜⚜⚜

fish in the sea, you know how i feel.
© reyskywalkar, nina simone.

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2015
Chatoyant à sa taille, une boucle d'or - discrète et peu coûteuse. Elle porte l'imitation pâlotte comme l'unique symbole de ses lauriers, tous fanés sous la combine d'un seul homme, Stewart. Lui pourtant si droit, se détache de l'abnégation et se vautre lamentablement dans l'odieux. Il s'humanise face aux remords, se laisse doucement atteindre par la résipiscence et tombe sur l'apologie de son acte. L'imbécile, il croit à sa rémission. « Est-il inconvenant de ma part de te demander, si tu vas bien ? » La question est contre-indiquée, malséante et surtout impolie face aux circonstances. Il la pose maladroitement, sans se soucier de l'impact sous-jacent qu'elle peut produire. Installée sur un tabouret et la main droite planquée dans sa chevelure, l'amie zieute son idéal, fraîchement destituer de son trône. L'idylle intemporelle se transforme en mépris. La mésestime domine aujourd'hui l'ensemble de son jugement. Elle retrouve ses illusions dans l'eau de vie, consommée sans excès et après minuit. L'heure tardive inquiète les couche-tôt, les plus raisonnables se tirent dans le lit conjugal - ou chez une maîtresse, les autres - eux, taquinent le jukebox en quête d'une ambiance plus '80s. La Isla Bonita rythme les hanches d'une cliente avinée, aux cheveux d'un blond Marilyn. Un quidam s'empare d'une bouteille encore impayée et jure remboursement au serveur. L'atmosphère se sape sous l'autorité du brandy, le changement opère et les verres s'empilent. Stewart ne cherche pas cette sensation, jamais. La crainte de perdre le contrôle et de vivre une minute sous l'emprise de son inconscient - de l'ivresse. « Ne joue pas aux philanthropes avec moi, s'il te plaît. » Le ton se maintient entre le ras-de-bol et l'ironie. Une claque s'impatiente le long de ses phalanges. Elle pince ses lèvres dans l'espoir d'y retenir un juron. Le succès est au rendez-vous et l'invective se rendort. « Soit. Puis-je te poser une autre question ? » Il siège face à l'accusation, s'habille des griefs de sa victime avec zéro satisfaction. Par moment, la honte se drape d'un voile aux couleurs de la réjouissance. Un sentiment d'abandon lui coûte une part d'altruisme et lui, oublieux du bonheur d'autrui, s'active pour annihiler l'aubaine de son amie. Le dol se peint en jalousie. « Oui, si cela n'implique pas la fonte des glaces ou la couche d'ozone. » Elle se dissipe de la rancœur - le temps de s'extirper d'un caractère peu adhérent au culot de Stewart et d'employer pour la seconde fois, un comportement satirique, élusif. « Pourquoi ? » Il collabore à ce dialogue fantaisiste et sans profondeur. « Parce que les théories s'y prêtant sont d'un ennui monumental. » Le thème de l'aberration demeure. S'ajoute à ses traits paisibles, une moue plus contrariante. Il bat en retraite, Stewart. « C'est totalement absurde. » Il parle de la situation actuelle et capitule quant à cet aspect. Il a ce poids dans la poitrine, l'envie de s'excuser peut-être. « Je suis entièrement d'accord, Stewart. Y a-t-il plus absurde que ta dernière machination en date ? » Sourire habile, masquant un vif ressentiment. Le sujet varie, elle dilacère le rideau elliptique, tout en exprimant malicieusement une question jadis latente. « Non. » Ponctue-t-elle, avant de quitter l'endroit. Un pas derrière l'autre, comme chez Gaultier, elle disparaît dans la nuit noire, un taxi à sa portée.